L'intégration au travail
Les employeurs ont un rôle clé dans l’intégration : les employés qui bénéficient de soutien dans leur processus d’intégration sur le lieu de travail peuvent ensuite libérer leur potentiel et trouver rapidement leurs repères dans la société.
De nombreuses entreprises s’engagent déjà dans l’intégration de leurs employés. Néanmoins, cet engagement peut encore être renforcé. Cette démarche profiterait à chaque entreprise, de même qu’à la société entière.
Volonté et information
Pour que l’intégration soit réussie, il faut commencer en amont. Bien sûr son résultat tient d'abord de la volonté des immigrés à apprendre la langue, à s’intégrer sur leur lieu de travail et dans le pays. Leur volonté seule n’est toutefois pas suffisante. Ils ont besoin d’informations et parfois de soutien complémentaire.
L’Etat – la Confédération, les cantons et les communes – y contribue largement : il souhaite la bienvenue aux nouveaux arrivants dans le cadre de séances d’informations, au cours desquelles il leur donne les informations nécessaires et les adresses utiles, afin qu’ils puissent rapidement trouver leurs repères. Il finance les services d’intégration spécialisés et des offres spéficiques en vue de favoriser l’intégration des immigrés.
L’intégration commence sur le lieu du travail…
Cependant, il en faut bien plus pour une intégration rapide et réussie. Un immigré sur deux vient en Suisse parce qu’un poste lui a été proposé. C’est donc au travail qu'il fait ses premiers pas en matière d'intégration. Si des immigrés sont acceptés et reconnus, s’ils reçoivent un soutien actif durant leur intégration, ils ont toutes les chances de leur côté pour trouver rapidement leurs repères dans la société aussi. Cette démarche profite aussi à leur famille. En effet, 20 % des immigrés entrent en Suisse au titre du regroupement familial. Ainsi, leur intégration dépend fortement des expériences faites par leurs parents ou leur conjoint, arrivés en Suisse avant eux.
… et profite à l’entreprise
Les employeurs tiennent un rôle clé dans l’intégration de la main-d’œuvre étrangère. La société a besoin d'eux pour assumer cette tâche. Ils disposent de moyens multiples pour promouvoir l’intégration . A ce jour, de nombreuses entreprises qui y contribuent connaissent un joli succès et des avantages substantiels pour l’entreprise, tels que l’illustrent les exemples pratiques : lorsque les employés étrangers sont capables de s’exprimer dans la langue locale, l’efficience et la sécurité au sein de l’entreprise augmentent. Les collaborateurs qui se sentent soutenus et compris, sont davantage motivés, manquent moins souvent au travail, se montrent loyaux et sont prêts à s’investir pour l’entreprise.
Donner sa chance
Le lieu de travail reste un point d’attache essentiel, même lorsque les immigrés se sont bien intégrés. Au même titre que la population suisse, la population étrangère souhaite s’épanouir sur le plan professionnel, progresser et avoir des perspectives de carrière. Or il faut leur en donner les moyens. Ce n’est qu’en donnant sa chance à quelqu’un qu’il pourra la saisir.
Saisir sa chance
De nos jours, il existe encore des entreprises qui perçoivent les employés étrangers uniquement comme une main-d’œuvre utile qui fournit un bon travail mais qui n’a pas d’ambitions professionnelles. Les jeunes issus de la migration, eux aussi, se heurtent à des obstacles en raison de leur nom lorsqu’ils cherchent une place d’apprentissage. Les immigrés présentent un potentiel inexploité qui pourrait être mis à profit par les entreprises.
Formation de rattrapage
Les entreprises pourraient soutenir leurs employés motivés, dépourvus de diplômes attestant de leurs qualifications, en leur proposant de suivre une formation professionnelle débouchant sur une attestation fédérale ou un apprentissage, au lieu de recruter à l’étranger une main-d’œuvre mieux formée. Certes, rattraper une formation exige du temps. Cependant, les employés connaissent les processus et ils sont tout à fait aptes à effectuer leurs heures de travail en entreprise. De plus, les entreprises peuvent prolonger contractuellement les rapports de travail avec leurs employés même après l’obtention de leur diplôme. En retour, elles pourront compter sur leur loyauté et leur volonté de s’investir.
Exploiter les ressources existantes en Suisse
Beaucoup de migrantes et migrants, notamment d'Asie, d'Afrique et de l'Amérique latine, sont surqualifiés pour leurs activités professionnelles en Suisse. Leurs formations et qualifications ne sont pas exploitées, ce qui revient à une perte économique non seulement pour les personnes concernées mais aussi pour l’économie suisse. Les entreprises peuvent remédier à cette déqualification professionnelle nommée aussi "brain waste" (gaspillage des compétences) par divers moyens, par exemple en considérant les diplômes étrangers au même titre que les diplômes suisses correspondants. Pour plus de propositions, consultez la note explicative de la Croix-Rouge suisse "La déqualification professionnelle des migrantes et des migrants en Suisse" (pdf, 61 KB) .
Reconnaître les qualifications acquises à l’étranger
Les employeurs peuvent aider leurs employés à faire les démarches nécessaires en vue de faire reconnaître leurs qualifications, c’est-à-dire leurs expériences professionnelles, leurs diplômes et formations effectués à l’étranger. Cette aide est d’autant plus importante lorsque les qualifications acquises ne correspondent pas exactement à un diplôme délivré en Suisse. Dans certains cas, les qualifications peuvent être reconnues (pdf, 2 MB) si les immigrés souhaitent suivre une formation similaire en Suisse débouchant sur un diplôme. Ces démarches vont aussi dans l’intérêt de l’employeur.
Respecter les droits fondamentaux des employés
Il incombe aux employeurs de veiller au respect des droits fondamentaux de leurs employés et de faire en sorte que l'égalité des chances ne soit pas seulement un concept théorique. Des conflits et des malentendus peuvent se créer sur le lieu de travail. Les raisons sont multiples : discrimination, problèmes de compréhension, différentes perception du travail et du droit, manque de connaissances du droit du travail suisse et des droits fondamentaux. Dand des situations de conflits, il y a la possibilité de s'adresser aux centres de conseil spécialisés.